Il y a quelques temps, j’avais parlé du concept des échelles et serpents cinématographiques pour évoquer l’émotion que pouvaient susciter, ou non, certains films en moi. Hier, je suis de nouveau tombée sur une échelle cinématographique. Une échelle de la catégorie des claques.
Oui, des claques.
Hier, j’ai vu La loi du marché.
Et je n’en suis toujours pas remise. Lindon est exceptionnel, mais ça, je m’y attendais. Cet acteur engagé (enragé?) a toujours réussi à me faire partager ses révoltes et ses colères, ses émotions et ses fragilités. Et là, ça n’a pas loupé: conquise!
Mais ce qui m’a surtout prise de court, c’est le parti pris du cinéaste de faire un film terriblement réaliste (j’allais écrire « ancré dans la réalité », mais là, on est emporté encore plus loin!). Un film qui vous cloue dans votre siège, vous prend à la gorge et vous donne envie de hurler. Hurler contre la dure réalité de notre société qui chavire et qui anéantit en chemin la vie des moins chanceux, des plus fragiles… Ce tourbillon qui s’acharne et qui broie ceux qui sont un peu plus faibles au moment de l’impact.
Ce film a parlé à ma haine de l’injustice, de l’inégalité, du mépris de l’humain, de la force qui broie sans culpabilité…
En sortant du film, en larmes, je me suis rappelée combien mon « confort » (tout relatif qu’il soit) ne perdrait pas grand chose à être amoindri pour que certains puissent juste gagner en dignité et en liberté. La liberté d’être, de penser, de s’exprimer et de dire « non » à celui qui leur inflige l’injustice.
Alors non, je n’ai pas perdu mon optimiste suite à La loi du marché. Je me suis juste rappelée l’importance et l’urgence de continuer à m’engager pour les valeurs auxquelles je crois.